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Emission Radio Cinéma

Un blog cinéma autour de l'émission radio près de chez vous cinéma, diffusé sur RCF alpha à Rennes le samedi matin à 10h45. Critiques de films, sorties cinéma, horaires cinéma, tout pour compler les fans de cinéma.

Who's that kocking at my door : premier Scorcese réédité au TNB

Who's that knocking at my door est le premier long métrage de Scorcese. Tourné en noir et blanc , le film date de 1969. Il pose déjà les bases de son cinéma à venir. Il affirme ses sujets de prédilection en mettant en scène Jr , interprété par un Harvey Keitel débutant: un héros tiraillé entre ses principes religieux et son désir sexuel. La religion donc mais aussi le rôle de la bande son qui tient une place prédominante dans son oeuvre. Ici nous sommes face à une bande de petites frappes adeptes des soirées arrosées et des bagarres, à l'image du plan séquence d'introduction, auxquelles participe Jr. Scorcese filme également une histoire d'amour tourmentée comme dans tous ces films. La femme convoitée par Jr doit incarner une certaine pureté au sens religieux du terme et le problème c'est que la femme en question apprend à Jr qu'elle a été violée. L'amour auquel semblait être voué les deux personnages semble être contrarié. C'est souvent le tourment qui emporte les personnages des films de Scorcese.

Pourtant cette histoire d'amour a bien commencé et est filmé par Scorcese comme une leçon de cinéma. C'est en lui parlant de La prisonnière du désert de John Ford que Jr séduit cette jeune femme. A la manière d'un Truffaut pour exprimer la singularité de son cinéma , chez Scorcese on parle des films qu'on aime. Puis viennent les "scènes de lit" dans une chambre très pieuse qui renvoient à une scène très proche de Raging bull (entre De Niro et une jeune femme ) qui fut tournée dans la chambre même de la mère de Scorcese. Dans tous ces films les histoires entre homme et femme finissent mal en général : le couple déchiré de Raging bull ou de Casino. Dans ce film la violence n'est pas encore paroxystique entre les personnages . Pas encore de Joe Pesci pour incarner la violence même si la scène inaugurale, scène de bagarre présage la violence à venir dans les prochains films . La violence donc moins présente et surtout une bande de copains qui traînent qui boivent et qui emballent les filles à l'image des Vitelloni de Fellini autre référence pour cet italo-américain qu'est Scorcese.

C'est le Scorcese débutant qu'on aime dans ce film qui tente des choses visuellement et qui marque de son sceau la pellicule. On le regarde travailler la matière cinématographique et inventer. On retrouve son style : les arrêts sur image, les ralentis qui subliment le quotidien, les inserts d'images de cinéma expression d'un certain chaos mental du héros. Ruptures pour interpeller le spectateur , qui rappellent le Godard d'A bout de souffle. On retrouve aussi une bande son rock genre de musique qui accompagnera quasiment tous ses films .

On aime encore le cinéaste débutant pour l'intimité qu'il crée dans les scènes et qu'il continuera d'exprimer dans Mean streets. Son cinéma est plus insouciant et moins démesuré que les films qui suivront. Il y a une sorte d'innocence à l'image du visage encore juvénile d'Harvey Keitel. L'utilisation du noir et blanc donne au film un aspect proche du documentaire d'autant plus quand on voit que le film constitue aussi un document sur Scorcese lui même. On ne peut éluder la part autobiographique très forte du film : les scènes à l'église pour celui qui dit avoir hésité entre une carrière de prêtre ou de cinéaste.

Des scènes de nus, fantasmes d'Harvey Keitel apparaissent dans le film, rarissime dans le cinéma scorcésien. On sent bien que ce film est à la fois fondateur de son oeuvre et à part dans ce qu'il ose montrer. Who's that knocking at my door ou les débuts d'un grand cinéaste.






WHO'S THAT KNOCKING AT MY DOOR - Bande Annonce du Film -

Les beaux gosses

Les beaux gosses est le premier long métrage du dessinateur de BD Riad Sattouf. Il est connu, entre autres, pour avoir dépeint l'univers des adolescents dans sa série La vie secrète des jeunes dans Charlie Hebdo. Dans ce film, il n'y a rien à voir de commun avec les bluettes cinématographiques que sont La boum ou encore LoL . Le réalisateur évite l'écueil de ces films à l'eau de rose pour nous délivrer un univers plus "trash", plus "punk" et surtout avec un véritable regard d'auteur comique .

On suit alors les tribulations d'un jeune collégien pataud Hervé et de son copain Kamel, tronches de cinéma , qui subissent les conséquences de l'âge ingrat: boutonneux. Déboires auprès des filles sont leur lot quotidien. Les spectateurs sont donc en prise directe avec leurs questions sur la sexualité, leurs désirs voués à leur perte jusqu'au jour où Hervé le personnage principal séduit presque malgré lui Aurore une des plus belles filles du collège

Dans ce film , il y a toute une galerie de personnages aussi mémorables les uns que les autres : Hervé le jeune ado pataud qui exprime à la perfection la nonchalance de cet âge, Kamel son meilleur ami à la coupe de cheveux improbable fan de hard rock , on retrouve aussi la belle fille du collège méprisante, le caïd... Riad Sattouf évoque aussi toutes les humiliations qu'on se fait subir à cet âge où l'épanouissement apparaît très compliqué pour certains comme pour le jeune héros. Les échecs que rencontre le héros du film renforcent son pouvoir comique . Le réalisateur prend le contre pied du portrait type gravure de mode que font des ados les séries télés françaises ou américaines. Le titre du film est à cet égard très ironique. Le réalisateur dit qu'il voulait filmer avant tout des tronches et le pari est réussi .

Un univers décalé jusque dans l'attention portée aux petits rôles dont le plus marquant est celui de la mère d'Hervé interprétée par Noémie Lvovsky hilarante en mère maniaco dépressive qui ne cesse de s'immiscer dans la vie privée de son fils. Apparaissent également au générique Emmanuelle Devos en directrice excentrique, Irène Jacob en femme de la bourgeoisie ou encore un clin d'oeil à Marjane Satrapi autre figure de la bande dessinée .

On ne s'ennuie donc pas une seconde et on appréciera en plus le mauvais goût de certaines scènes humoristiques du film la référence au petit Grégory entre autres ou encore le suicide d'un des professeurs . La crudité d'un humour souvent assez noir vaut le déplacement dans un cinéma français souvent enclin à stéréotyper les ados dans un monde rose bonbon en décalage total avec la réalité, leur univers et leurs préoccupations que le réalisateur aborde frontalement et sans pincettes. Riad Sattouf en parlant de l'adolescence prend le parti d'en rire ce qui est sûrement le meilleur moyen de retranscrire avec justesse cette période de notre vie . Allez voir sans hésiter les beaux gosses qui se déroulent en plus dans notre ville à Rennes.

Lola Montes de Max Ophüls au TNB


Qu'y a-t-il de pire pour un cinéaste, auteur reconnu de surcroît, que de voir son oeuvre mutilée et déformée ? C'est ce qui est arrivé au grand Max Ophuls pour Lola Montès. Aujourd'hui, par le miracle des progrès numériques, le film ressort dans la version voulue par le réalisateur.

Le film sort en 1955, la vie d'une courtisane célèbre, adaptée d'après le roman de Cécil Saint Laurent (auteur de Caroline chérie) avec pour tête d'affiche, la plus grande star française de l'époque, Martine Carol. Hélas, le public n'est pas au rendez-vous. Aussi les producteurs décident de remonter entièrement le film dans un ordre chronologique, d'enlever les couleurs vives, les effets sonores, dénaturants complètement l'oeuvre d'origine. Pourtant le jeu sur ce format cinémascope, le son stéréophonique - la façon dont Ophüls en tirait partie - formaient la colonne vertébrale du film. Les modifier revenait à l'annuler. Truffaut, notamment, proteste. La version originale est encensée par Les Cahiers du cinéma -Godard, Rivette- mais aussi Jacques Tati ou Roberto Rossellini.

Cette "nouvelle" version, qui afflige le réalisateur, n'en sera pas moins un désastre.

En 1966, la société Les Films du Jeudi du producteur Pierre Braunberger racheta les droits d'exploitation du film. Sous l'égide de la Cinémathèque Française et avec l'aide du mécénat, une restauration exceptionnelle a été menée : la variété des palettes de couleurs, l'ampleur du son, la langue originale des dialogues, ainsi que le montage de l'auteur et le format du film ont été rendus à leur exactitude. Cette version a été autorisée par le propre fils du réalisateur, Marcel Ophüls.

Miraculeusement, le film initial réapparaît sous nos yeux. Étrange ironie du destin, les films les plus décriés passent sans transition dans l'approbation générale et la reconnaissance en tant que chef-d'oeuvre.

L'histoire retrace donc la vie d'une célèbre courtisane, incarnée par une Martine Carole au destin non moins tragique, qui, après avoir été une danseuse sans talent, maîtresse d'innombrables et illustres amants -dont le roi de Bavière- finit par devenir littéralement une phénomène de cirque : elle raconte sa vie sous un chapiteau à un public médusé. De spectaculaires tableaux vivants retracent les principaux épisodes de sa vie hors du commun.

Dans le film, que de flash-back initiés par ces tableaux! Mais les tours de force se trouvent justement là, dans les scènes du cirque, spectaculaires, incroyables, colorées, virtuoses, chorégraphiques, un peu cauchemardesques aussi : on ne sait ce qui défilent sous nos yeux : des géants, des nains, des animaux eux aussi de toutes tailles, des acrobates, des paillettes, des costumes chamarrés... Lola met sa vie en péril : à la fin de son "numéro" elle doit se mettre en péril devant le public en effectuant "un saut de la mort" sans filet, or son coeur de grande fumeuse de cigare vacille pour le moins, et elle ne tient guère sur ses jambes, y survivera-t-elle ?

Les scènes de cirque constituent tout l'attrait du film: on n'a jamais vu ça. On comprend, en les voyant, combien Jacques Tati ou plus récemment Baz Lurman (Moulin Rouge) ont pu s'en inspirer. Ophüls est le maître du chaos ordonné, de l'espace, du ballet, du mouvement, de la chorégraphie -tant celle des acteurs ou des figurants que celle de la caméra, des décors somptueux et luxuriants.

Les "admirateurs" de Martine Carole, amateurs de Caroline Chérie, ont du être déçus : pas de blondeur, pas d'esprit gaillard, pas de sein coquin dévoilé. Empérruquée de noir ivoire, bouche carmin -une sorte de Dita Von Teese- Carol est l'interprète idéale en ceci que la tragédie de son destin s'accorde parfaitement à celle de l'héroïne qu'elle incarne. On a dit qu'elle n'était pas une bonne actrice, on continue de le dire : on a tort. Si elle a certes été imposée par la production -à la place de Danièle Darrieux - Ophüls a su en tirer le meilleur et sa grâce maladroite, sa maturité -elle est femme et plus jeune fille-, la fragilité de son statut -encensée puis déchue- sont celles de Lola. Un an plus tard, cette actrice légère à la vie tragique -eh non Romy Schneider n'a pas le monopole du Destin Tragique- sera détrônée par une certaine Bardot. Lola Montès, émerveillement des yeux et serrement triste du coeur, porte le deuil : Ophuls décédera deux ans plus tard, sans avoir pu voir son film réhabilité, et Carol -souvenez-vous, la Monroe française !- à peine douze ans plus tard de manière tragique. Revoir Lola Montès les faire vivre encore.

Antichrist


Soufre. Satan.
Nous parlons quand même de Von Trier, longtemps adulé tant que les récompenses ne suivaient pas, tant qu'il était dans l'ombre, et qui une fois parvenu, a commencé à faire naître des polémiques, a s'attirer les foudres de ceux là même qui l'ignoraient, ne le connaissaient pas.
Disons-le tout net, Antichrist n'est pas son meilleur film.
L'indignation est générale, et cette indignation, est par contre, très indignante.
Provocation, masochisme, acharnement, misogynie, scandale !
Certes, ces thèses peuvent être entendues, et peut être même qu'elles sont vraies. Oui mais ! Oui mais, nous parlons d'un réalisateur qui s'est toujours mis en marge, et qui a ouvert des voies à d'autres, même si le Dogme peut paraître austère, il fut une attaque virulente et sensée de l'hollywoodisation; et c'est tout à son honneur que de se renier aujourd'hui et de revenir à une forme et à un fond très proches de ses inspirations premières, qu'elles soient celles des fantômes de l'hôpital, série tv devenue culte sans pour autant être géniale, celles de l'excellent et impeccable Element of crime, mais aussi celles de ses inspirations fondamentales: Bergman en premier; en regardant Antichrist on crève de revoir Sarabande, l'analogie nous saute aux yeux, Tarkovski en second auquel il dédicace ce film, effet Miroir ? (on est proche en effet du Miroir de Tarkovski, plus que de Solaris, quoi que ...), les dramaturges nordiques en troisième (Ibsen, Stringberg).
Parcourons tous les points positifs de cet essai; tout d'abord louons l'essai, à la manière d'un Polanski, Von Trier souhaite nous faire peur et nous questionner; poursuivons par conseiller un montage du film qui lui donnerait une couleur toute différente; regroupons le prologue et l'épilogue, et reconnaissons que ces deux scènes sont parmi les plus belles qu'ils soient. Continuons, admettons que l'effroi, s'il est maintenu par des recettes écumées de film d'horreur (des musiques stridentes, angoissantes), prend par moment. Soulignons la richesse des lectures possibles de ce film, la richesse des thèmes évoquées, en tête la Nature, la forêt, la mythologie et la théologie (quoi que cela puisse faire bondir), la mystique, la psychologie [quoi que thérapeutique], en second le lien avec Von Trier lui même et donc la mise en abîme, le côté conte de Grimm interdit aux enfants; l'extrême beauté, magnifique choix esthétique que cet opéra d'Haendel, et enfin le côté intriguant, fascinant.
Mais n'oublions cependant pas de souligner les critiques valables, celles qui refusent l'intérêt de l'entreprise pornographique, salace, ou violente, celles qui visent le côté brouillon, inabouti, celles qui visent le côté répétitif de la thérapeutie, voire même son aspect ridicule, celles qui dénoncent le ridicule aussi des thèses sataniques, celles qui dénoncent le côté abscons mais aussi facile, celles qui dénoncent jusqu'au titre même et l'attaque en règle contre la religion et laissons ouverts les débats sur la misogynie et la morale sans nous positionner avec certitude.

Ce film reste en mémoire, et pourtant, il ne peut pas être qualifié de pièce d'exception, tant l'impression qui reste est mitigée.

A voir pour les seuls cinéphiles qui s'intéressent à Bergman, à Tarkovski, pour tous les fans de Von Trier et plus exactement pour les nostalgiques d'Element of Crime, pour les personnes très averties.
A ne surtout pas voir pour tous les autres, cinéphiles ou non, cela leur serait pleinement inutile et traumatisant.


Antichrist Bande annonce

Departure, oui mais ...


Oscar du meilleur film étranger. Récompense qui en général va à un film consensuel, qui allie succès populaire et qualité de bonne facture. Departure répond parfaitement à ces deux critères, et l'Oscar est donc mérité.
Ce film est grand public; et verse dans l'universalité, dit ici de manière plutôt péjorative, mais ce n'est pourtant pas une critique si négative; on mentirait si l'on ne reconnaît pas être touché par instants, par ce sujet tout à la fois fort et facile. Nous nous plaisons dans un premier temps, à découvrir un récit bien construit, avec un portrait qui se dessine à nous d'un jeune homme dont on pressent qu'il est sensible et sympathique, on découvre un second personnage tout en dignité, dans l'exercice de ses fonctions, on apprécie encore la simplicité de la forme, le temps pris pour nous conter des petites choses, une minutie; on pense que le personnage féminin fait contre-poids, et sa bonne humeur nous est communicative; mais ici c'est une fausse piste, ce personnage sera finalement bâclé et fade; on se prend à croire à un deuxième cocktail jubilatoire, alliant émotion et sensibilité, critique de la société japonaise, des non-dits éducatifs; vous reconnaitrez la surprise incontestable de ce début d'année, Tokyo Sonata.
Malheureusement, l'enthousiasme est ici moindre, certes c'est un film plutôt bon dans l'ensemble; mais il pêche parfois. Le principal reproche est peut être l'égarement, à trop vouloir multiplier les intrigues, d'ailleurs la première et principale fonctionne globalement, on en vient à deviner les évènements, rebondissements, et le film perd en profondeur de description, il parait parfois superficiel. Tel un symbôle, la fin est ratée, ou plus exactement la toute fin, car nous avons une première fin qui se rappelle à l'introduction du film, mais trop prévisible elle nous aurait plutôt décu, la seconde suit et nous surprend de poésie, l'image aurait été belle, las, une troisième fin vient tout gâcher, l'ultime intrigue final fait fausse note dans la partition, et l'on vient à se dire que le rapport à la musique dans ce film est elle aussi une fausse note, l'intention est bonne, le résultat plus amateur ... Une maîtrise inégale en somme, trop cousue de fil blanc; cela restera un bon film, mais on passe à côté de mieux.


Departures - Bande annonce Vost FR

Prix d'interprétation féminine...


Charlotte Gainsbourg pour Antichrist de Lars Von Trier.

And the winner is...


Le ruban blanc de Michael Haneke !

Tapis rouge


Roschdy Zem

Aishwara Raï


Saïd Taghmaoui



Shu Qi




Rachel Weiz






Leïla Bekhti






Charlotte Gainsbourg








Charles Aznavour







Hafsia Herzi









Roschdy Zem












Saïd Taghmaoui









Virginie Ledoyen

Etreintes Brisées





Dans Etreintes Briséees, Almodovar met en scène un ancien réalisateur aveugle devenu écrivain interprété par luis homar (le père manolo de la mauvaise éducation) , qui a vécu douze ans auparavant une histoire d'amour avec une actrice interprétée par penelope cruz lors du tournage de son film "filles et valises ". D'autres personnages viennent nourrir l'histoire : un vieil homme riche et possessif et son fils maniaque de la vidéo , une directrice de production amie du réalisateur et son fils confident . Al'aide de flash back, Almodovar nous raconte une passion entre deux amants et ses répercussions sur leur entourage .Pour cela , il explore les genres propres au cinéma hollywoodien des années cinquante: le mélodrame , le film noir ...A travers le portrait qu'il brosse tel un peintre des sentiments de penelope cruz , il ressucite les fantomes d'Audrey Heypburn ou encore de marilyn Monroe...comme une réminiscence du cinéma qui l'a nourri.Etreintes Brisées est une déclaration d'amour au cinéma par un des réalisateurs les plus cinéphiles . Almodovar nous convie à plusieurs lectures du film, plusieurs temporalités, plusieurs espaces : un film dans le film . On retrouve la pate du réalisateur adepte des couleurs flamboyantes ce qui est paradoxal pour un film à l'univers sombre. Une esthétique parfois wharolienne. Comme dans la mauvaise éducation , on sent une intériorité qui rend le film moins boulversant que Tout sur ma mere ou Parle avec elle . On peut reconnaitre la vitalité propre aux personnages d'Almodovar, ici on retrouve une présence très forte de la mort chez le couple d'amants lena et matteo . Malgré l'ombre qui plane sur les deux amants , la sensualité n'est pas pour autant absente des plans . Penelope Cruz l 'incarne bien . Elle apporte en plus dans ce film un jeu tout en nuances et distille un trouble chez le spectateur , trouble des sentiments .

Ce film fait figure de classique à l'instar d'autres grands films sur le cinéma comme les ensorcelés de Minnelli ou encore à un moindre degré la nuit américaine de Truffaut.Dans le cinéma d'Almodovar et particulièrement ici rien ne semble offert eu spectateur par hasard . Tout a une source cinéphile . Et Almodovar n'hésite pas à montrer ses sources comme un extrait à la télévision de voyage en italie de Rossellini . Il n'hésite pas non plus à déclarer son amour pour la voix de Jeanne Moreau ou encore à afficher dans la loge de l'actrice penelope une photo de Romy Schneider dans l'important c'est d'aimer de zulawski. Un amour des actrices qu'on retrouve au fil de ses films. Malgré toutes ces références , ces clins d'oeils , Almodovar reste unique dans l'art d'inventer des histoires , d'explorer les sentiments , le désir .On peut dire cependant que son cinéma parait plus léché, plus grave et moins insouciant que ces premiers films .

Pronostic Cannes 2009



Le jeu est difficile quand on ne fait parti des chanceux qui peuvent découvrir les films in situ, il ne se base que sur une sorte d'a priori, basé sur des références passées, mélangé à du militantisme, mais aussi à de la pseudo analyse chanceuse. Le risque du hasard peut être vice si nous pouvons y perdre notre argent, tête ou crédibilité, ici, gageons que vous apprécierez simplement l'aspect ludique pur (à vos commentaires d'ailleurs, participez vous aussi à ce jeu !)

Alors pour la Palme, en m'astreignant à ne citer que 3 noms, je pressens, dans l'ordre suivant:
1/ Lars Von Trier
2/ Marco Bellochio
3/ Elia Suleiman

bon, j'avoue ne pas être amateur de Gaspard Noé, considérer Gianolli trop inégal, Audiard trop classique, et, malgré tout son talent passé, et sa qualité de Maitre, Resnais trop éloigné de ses éclairs premiers, et donc suis un peu gêné de ne pas cocoriser mon pronostic.

Coup de coeur du TNB et de Près de chez vous cinéma


Nous avions manqué ce film à la critique toute aussi élogieuse que son titre est sobre et peu attirant: "The Visitor". Erreur, qu'il nous a été donnée de gommer. Chance qui vous est offerte pour la modique somme de 4 euros, à affranchir la semaine prochaine encore, au TNB, dont nous regrettons au passage la disparition des cycles spéciaux consacrés à des thématiques, ou à des réalisateurs. - soit dit en passant = voeu pieux ? -


Nul visiteur du mercredi, aucun Clavier ni Reno, place en fait à un excellentissime Richard Jenkins, et à une toute aussi sobre et décidément dans pas mal de bons coups Hiam Abbass.


Difficile d'écrire sur ce film, tout d'abord parce qu'il est plutôt intime et que le mystère parfois mérite d'être préservé, mais aussi car nos critiques se doivent de respecter la ligne directrice de Tom Mac Carthy, le jeune réalisteur - acteur par ailleurs - : l'épure, la sobriété, et surtout la justesse.
Ce film figure assurément dans la liste pas si importante des très bons films, des oeuvres, mais si ici, contrairement à Tokyo Sonata, nous ne pouvons parlé de chef d'oeuvre, car il manque peut être une grandiloquence, un je ne sais quoi de nouveauté, de folie ou de créativité, nous devons assurément affubler ce film d'Oeuvre, avec un accessit plus que favorable, en tout cas, nous mettons de la ferveur et de l'enthousiasme pour clâmer que le déplacement s'impose.

Sans rien dévoiler donc du mystère, le synopsis étant très trompeur d'ailleurs, sachez simplement que l'Oeuvre en question possède une flamme utopiste, universaliste, est centrée sur la rencontre, et non le choc, des contraires, sur l'ouverture et la tolérance, met au centre de tout l'humanité au sens humanisme plus qu'à celui de Dumont - très bon aussi soit dit en passant toujours -, le tout dans une subtilité de récit et d'interprétation (oh oui Jenkins ne nous était pas apparu si doué dans les seconds rôles des frères Coen ou Farelli par exemple); avec une justesse de ton tout simplement rare, une temporalité parfaitement maîtrisée, un New York filmé subjectivement, une place importante à la réflexion.

Une histoire d'amitié impossible qui se double d'une histoire d'amour qui l'est tout autant, qui nous parviennent justes, nous ne devons pas tarir d'éloges, comme nous apprécions l'effet estomaquant, (voire bouleversant) de l'extériorisation soudaine d'un gentleman rentré, contenu; sans qu'à aucun moment le ton n'emprunte à la revendication, au militantisme; une caméra et un propos discrets, sobres, humbles, immensément justes, juste ici, justement, l'universalité est aussi le thème, nous causons de cela; de justice.

Oui, le TNB ne s'y trompe pas, les jurés du festival de Deauville ne s'y sont pas trompés non plus, nous partageons allègrement ce coup de coeur.



The Visitor

Bonus ne te retourne pas


Quand Sophie Marceau était plus ronde et plus brune et Belluci plus jeune, la ressemblance entre les deux actrices était troublante.
Cette "une" de Match donne bien évidemment envie de voir le film, et aussi, forcément, d'acheter le magazine !
Les deux actrices porteront la même robe pour la montée des marches, demain...

Hors compétion


Hors compétition, et déjà précédé d'une réputation exécrable, un film que nous rêvons pourtant de voir : Ne te retourne pas de Marina De Van -l'excellente actrice et scénariste de Sitcom d'Ozon et réalisatrice de l'extrême Dans ma peau. Une bonne réalisatrice et scénariste, deux actrices sublimes enfin réunies -rare de voir deux comédiennes de cet acabit se partager l'écran- : Sophie Marceau et Monica Belluci ! L'histoire est à la hauteur.
Jeanne, plongée dans l'écriture d'un premier roman, constate des changements mystérieux autour d'elle et voit son corps se transformer... Son entourage ne semble pas s'en apercevoir.Troublée, elle découvre chez sa mère une photographie qui la met sur la trace d'une femme, en Italie. Jeanne, désormais transformée, y trouvera la clef d'un étrange passé...

Il semblerait que ce soit principalement les effets spéciaux mêlant les traits de Monica et de Sophie qui provoqueraient les sarcasmes des spectateurs. Du reste, et contre toute attente le mélange de ces deux beautés poutant fort similaire donnerait un résultat hideux.

Plus sérieusement, Marina de Van continue, par ce film d'explorer le corps et le caractère étrange/étranger qu'il peut revêtir. C'est un trait qui fait partie de sa vie, puisqu'elle eut un accident de voiture à l'âge de huit ans, accident qui provoqua un corps avant et après qu'elle ne considérait plus comme le même et qu'elle n'avait plus le sentiment de maîtriser/habiter.

On a donc le désir absolu de voir ce film, en dépit des lazzis. Après tout, La frontière de l'aube de Garrel, beau film, avait aussi provoqué les hilarités de certains...
Plus accessoirement, mais quand même, le casting promet une magnifique montée des marches.

Les films à suivre ... par Emilie



Cette année, place aux plasticiens... image travaillée et parlante, auteurs reconnus et controversés.

Nous avons très envie de découvrir Soudain, le vide du provocateur Gaspard Noé.

L'histoire : À Tokyo, Oscar et sa soeur Linda vivent d'expédients : elle est stripteaseuse dans une boîte de nuit et, lui, deale. Mais à la suite d'une descente de police, Oscar prend une balle. Fidèle à sa promesse de ne pas abandonner sa soeur, son esprit se détache de son corps, se met à errer et connaît des visions hallucinatoires qui virent au cauchemar.




Le véritable retour de l'ex palmé Quintin Tarentino avec Inglorious Basterds -ces derniers temps, il ne s'était pas trop foulé. Un casting internationnal et très français avec, notamment, Mélanie Laurent, Brad Pitt, Diane Kruger, Maggie Cheug, Léa Seydoux...

L'histoire de deux vengeances qui se rejoignent : celle d'un groupe de soldats juifs américains contre d'anciens nazis et celle d'une jeune française dont les parents ont été assassinés.





Antichrist de Lars Von Trier avec Charlotte Gainsbourg et William Defoe. L'histoire d'un psy qui emmène sa femme à Eden, dans leur chalet, pour la confronter à son pire souvenir : la mort accidentelle de leur fils. Des événements surnaturels vont survenir, en rapport avec la thèse écrite par la jeune femme, sur le thème des sorcières persécutées au Moyen-Age.
Le film propose une vision très sombre de l'humanité, partant de l'hypothèse selon laquelle la Terre est l'oeuvre du Mal plutôt que celle du Bien.
Dans sa forme il s'annonce comme la somme de toutes les expérimentations esthétiques du réalisateur (on l'annonce comme l'un des plus beaux qu'il ait jamais tourné).





Auteur de deux longs métrages -et désormais trois !- le palestinien Elia Suleiman est considéré comme l'un des plus grand cinéastes du monde. Il nous avait effectivement grandement impressionné avec Intervention Divine. Avec Le temps qu'il reste (à ne pas confondre avec Le temps qui reste, d'Ozon) il nous revient avec une histoire toujours autobiographique, mais encore plus ambitieuse, puisqu'elle recouvre l'Histoire.
De la création de l'Etat d'Israël en 1948 à nos jours, au travers de l'histoire de Fuad, un homme membre de la résistance palestinienne, se dessine la quête d'identité de son fils. La réalité de ce bouleversement politique amène Elia Suleiman, acteur dans son propre film, à se poser une question : est-ce lui qui porte la Palestine là où il va, ou bien la Palestine qui s'étend au reste du monde ?



Le Ruban blanc de Michael Haneke, maître du malaise à l'écran et dans la salle, nous montre un village au nord de l'Allemagne, la veille de la 1ère guerre mondiale où se passent de drôles d'incidents liés à une chorale d'enfants.
Il n'est pas un film d'Haneke qui n'ait été présenté à Cannes. Cette fois-ci, il tourne en noir et blanc. Se pourrait-il qu'il obtienne la palme ?




Il ne faudra pas attendre bien longtemps -une semaine- pour découvrir Etreintes brisées, le nouveau film de Pedro Almodovar, dont la bande-annonce est déjà diffusée en salle. Le cinéaste reprend à bon escient sa nouvelle muse, Penelope Cruz pour cette histoire d'un réalisateur qui perd la vue en perdant la femme de sa vie.






Un prophète de Jacques Audiard. Ici, encore un grand cinéaste de la forme, de la couleur, du plan. Ce film, avec Niels Arestrup et le débutant Tahar Rahim, est entouré de mystère.
Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena, ne sait ni lire, ni écrire. À son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des " missions ", il s'endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau...
Nous espérons que le film est à la hauteur de sa très belle affiche.




Plus anecdotique et autant accessible qu'Etreintes Brisées, Looking for Eric, le dernier Ken Loach, s'oriente vers l'humour, avec l'histoire d'un dépressif britannique qui se met à parler avec une projection d'Eric Cantona, son idole. Un film qui parlera certainement aux frediens. A signaler que Ken Loach est un grand habitué de Cannes. Cependant, s'il obtenait la Palme pour ce film nous en serions stupéfaits. Mais cela fait plaisir de voir le souvent trop gris Loach partir vers l'humour.


Le jury de Cannes






Un très beau jury, présidé par la rigoureuse Isabelle Huppert que nous avions rencontré pour Villa Amalia. Nous apprécions tout particulièrement la présence d'Asia Argento, de la sublime Shu Qi (héroïne de Millénium Mambo) et de James Gray.

La journée de la jupe


Encore quelques heures -quelques jours ?- pour voir La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld. Le film, à l'instar de La belle personne de Christophe Honoré, n'est sorti que dans un nombre de salles restreint pour avoir été diffusé, la veille de la sortie, sur Arte.

On n'attendait pas du tout Lilienfeld, qu'on connaissait pour le potache mais culte Quatre garçon plein d'avenir, s'attaquer au sujet de l'intégration par le biais du scolaire, avec pour atout scintillant, la reine Isabelle Adjani. Celle-ci s'est faite on ne peut plus rare aux écrans, au détriment de ses fans mais aussi de tout le cinéma. Sa dernière prestation cinématographique remonte à Bon voyage, de Jean-Paul Rappeneau (2003) si on ne compte son apparition dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (idem, 2003) et le moyen Figaro, téléfilm de Francis Veber.

Ici, cette grande actrice surprend. Point d'amour impossible, point de "Mais c'est toooooooiii mon père !", de hurlements sous les fenêtres d'un homme indigne, point non plus de minauderies d'une beauté à couper le souffle sur lequel le temps n'a aucune prise. Elle est Sonia Bergerac, professeur de français en zone difficile, à qui rien n'est épargné et qui n'épargnera rien à ses élèves qu'elle prend en otage. Cette fois-ci on oublie le mythe pour croire réellement à l'existence de cette femme dans ce film haletant qui prend à contre-pied Entre les murs et sa bienveillance Bobo. Adjani a plaisir à jouer et ne recule elle non plus devant rien, surtout pas la peur du ridicule, et ça marche. On reconnaît Lilienfield dans l'humour noir souvent trash des répliques. Les autres acteurs, chevronnés ou non, sont très bons mais n'en déplaise à ceux-ci ou aux débutants qui jouent les élèves de la classe, Sonia/Adjani capte toute notre attention et tient l'édifice.

Courez voir ce film dont le total impact se savoure surtout sur grand écran. Et, si voue ne pouvez pas, rendez vous sur le site de la chaîne Arte.

Good morning England ...quand la musique est bonne

Good morning england est la nouvelle comédie anglaise de richard Curtis. Nous sommes en 1966 en Angleterre et c'est l'époque de la déferlante de groupes rocks aussi novateurs les uns que les autres. Des radio pirates émettent depuis des bateaux aux larges des cotes anglaises , c'est le cas de radio rock qui s'évertuent à faire bouger l'Angleterre aux sons des Beatles, Rolling stones autres beach boys et j'en passe. Nous naviguons alors plus de deux heures avec une bande de joyeux drilles, des dj's réunis pour partager leur passion pour le rock quoi qu'il en coûte. Car le gouvernement anglais veut faire taire les radios pirates qui débauchent la jeunesse anglaise.

Dans cette aventure autant musicale qu'humaine on retrouve une des pierres angulaires de la radio incarnée par philip Seymour Hoffman. Tous les dj's transmettent une joie de vivre communicative et beaucoup de ce charme nostalgique pour l'age d'or musical des sixties. Rétro à souhait, après avoir vu le film on a envie de réécouter ces vieux vinyls, de pousser les meubles et de monter le son. On peut rappeler que le réalisateur Richard Curtis est un féru de musique et que dans ces précédents films comme love actually par exemple la musique avait déja un caractère fédérateur. A noter également qu'il a signé le scénario de quatre mariages et un enterrement. Le monsieur a donc déja fait ses armes dans la comédie. On retrouve également Emma Thompson dans un petit rôle très réussi. Comme nous sommes dans les années 60, il y est aussi question de liberté sexuelle sans didactisme. C'est plutot sexe , droles et rock and roll meme si la question des drogues est abordée. Bref on ne s'ennuie vraiment pas et on aurait envie de reprendre en choeur, un des titres des beach boys qui clôt le film, wouldn't it be nice to be together...



Good Morning England - Bande annonce Vost FR

Good morning England... quand la musique est bonne ...

A bout de course: A découvrir

Avec la réédition d' "A bout de course" de Sidney Lumet, voilà l'occasion de parler d'un grand film américain méconnu. Ce film étant sorti dans seulement quatre salles en France, je me suis empressé d'aller le voir et de vous le faire découvrir. A bout de course raconte l'histoire de Danny un jeune homme de 17 ans fils d'anciens militants contre la guerre du vietnam qui organisèrent un attentat contre une usine de napalm en 1971. Désormais en cavale, la famille Pope change régulièrement d'adresse et d'identité pour tromper le F.B.I. Le réalisateur se penche plus particulièrement sur l'ainé des deux enfants Danny dans sa quete d'identité lui qui doit ne pas révéler qui il est vraiment. Le film dessine un beau portrait de l'adolescence. Sa découverte du piano et la rencontre amoureuse d'une jeune fille réveleront Danny à lui meme. Sidney Lumet filme les bouleversements dans la vie du jeune homme jusqu'alors plutot secrète.

On est dés le début du film et jusqu'à la fin happé par le destin de ce jeune homme. Etant donné le passé militant des parents on aurait pu s'attendre à un ton plus politique, plus social de la part du réalisateur. On peut rappeler que Lumet a également révéle Al Pacino au cinéma dans "un après midi de chien" ou encore "Serpico". Ce film là est plus intimiste et se concentre sur les relations humaines : les rapports amoureux adolescents , les liens qui unissent une famille. Dans la réussite du film la mise en scène simple et fluide y est pour beaucoup, les acteurs sont tous justes.

Ce film marque la confirmation du talent de River Phoenix qui interprète Danny. Comparé à un James Dean des années 80, l'acteur disparaitra d'une overdose à seulement 23 ans . On a pu le voir dans "My own private idaho" de Gus Van Sant au côté de K. Reaves. River Phoenix n'est plus mais le film est bien là, précipitez vous si vous avez l'occasion de le voir car rares sont les films d'une telle justesse aujourd'hui.

Cannes 2009: Le jury


  • Isabelle HUPPERT, Présidente (Actrice - France)
  • Asia ARGENTO (Actrice, Réalisatrice, Scénariste - Italie)
  • Nuri BILGE CEYLAN (Réalisateur, Scénariste, Acteur - Turquie)
  • Lee CHANG-DONG (Réalisateur, Ecrivain, Scénariste - Corée du Sud)
  • James GRAY (Réalisateur, Scénariste - Etats-Unis)
  • Hanif KUREISHI (Ecrivain, Scénariste - Royaume Uni)
  • Shu QI (Actrice - Taiwan)
  • Robin WRIGHT PENN (Actrice - Etats-Unis)

Romaine par moins 30, au pays du quebec


Pour qui a déjà voyagé au Quebec, l'accent, l'humour venu du froid, la chaleur humaine, et la libération sexuelle sont très souvent rangés au chapitre impressions. Agnès Obadia, française, inventrice du personnage de Romaine, qu'elle campait avec toute la non-chalance nécessaire à l'interprétation de ce personnage féminin sorti un peu d'ailleurs, d'aucuns diront lunaire, un peu à côté de ses pompes, larges, sujette aux évènements sans maîtrise, Agnès Obadia donc nous restitue ces impressions en laissant place à l'excellente ici Kimberlain, revenue de son expérience musicale, pour partir dans la France des amériques, embarquée par un Pascal Elbé dirigiste, qui veut maîtriser jusqu'au surprise.
La morale et l'effet comique sont tous deux dans ce couple improbable:
Elle se livre aux évènements, s'en sent infantilisée, souhaite s'en libérer, et Madame Chance la rattrape dans ses errements, Madame Chance ou bien soeur impromptue; la providence ne la protège pas forcément; en tout cas, Romaine laisse une grande place au possible.
Il ne supporte pas le moindre imprévu, est persuadé de maîtriser jusqu'à sa perte, sa fuite dans le grand nord, mais aussi sa relation avec Romaine, les surprises et autres cadeaux assurant l'emprise et le contrôle.
Et la morale est qu'à trop vouloir contrôler, la situation dérape, nous échappe, et qu'à se laisser dériver à trop s'échapper, divaguer, les contrôles environnants vous rattrapent et vous séduisent.
Le total contrôle ridiculisé en ses échecs est une source de comique assez inépuisable et il est vrai, rassurante.

L'atmosphère est teintée d'un humour bien québecois, autour de la liberté de soi et de son corps, la distinction nette et claire entre l'affect et la libido.
Romaine paumée, en milieu hostile, choc des contraires; l'humour prend. Si la toute fin du film baisse en qualité, Romaine est néanmoins une comédie sympatoche, plus modeste qu'OSS 117 et toute aussi (je dirai même plus) drôle, ce qui en fait tout son charme, bien loin du très mauvais "du poil sous les roses", où Agnès Obadia s'était perdue en vulgarité, et qui aurait pu nous faire hésiter quand bien même nous avions apprécié à sa juste valeur toute la richesse de l'oeuvre Romaine.
Ajoutons juste l'ambiance Folk de Tom waits à Moriarty en passant par Johnny Cash.
Une bonne note donc !

Bande annonce:




Romaine par moins 30 - Bande-annonce


Telerama nous suit.

Cannes 2009: la programmation


LA COMPÉTITION :

Film d?Ouverture :

Pete DOCTER - UP (Là-haut) H.C.- 1h44

***

Pedro ALMODÓVAR - LOS ABRAZOS ROTOS (Etreintes brisées) - 2h09
Andrea ARNOLD - FISH TANK - 2h02
Jacques AUDIARD - UN PROPHÈTE - 2h30
Marco BELLOCCHIO - VINCERE - 2h08
Jane CAMPION - BRIGHT STAR - 2h00
Isabel COIXET - MAP OF THE SOUNDS OF TOKYO -1h44
Xavier GIANNOLI - A L?ORIGINE - 2h30
Michael HANEKE - DAS WEISSE BAND (Le Ruban blanc) - 2h24
Ang LEE - TAKING WOODSTOCK -2h00
Ken LOACH - LOOKING FOR ERIC - 1h56
LOU Ye - CHUN FENG CHEN ZUI DE YE WAN (Nuits d'ivresse printanière) - 1h55
Brillante MENDOZA - KINATAY - 1h40
Gaspar NOE - ENTER THE VOID - (Soudain le vide) - 2h30
PARK Chan-Wook - BAK-JWI - (THIRST, ceci est mon sang...) - 2h13
Alain RESNAIS - LES HERBES FOLLES - 1h44
Elia SULEIMAN - THE TIME THAT REMAINS - 1h49
Quentin TARANTINO - INGLOURIOUS BASTERDS - 2h40
Johnnie TO - VENGEANCE - 1h48
TSAI Ming-liang - VISAGE - 2h18
Lars VON TRIER - ANTICHRIST - 1h44

***

Film de Clôture :

Jan KOUNEN - COCO CHANEL & IGOR STRAVINSKY - H.C. - 2h00


UN CERTAIN REGARD

BONG Joon Ho - MOTHER - 2h10
Alain CAVALIER - IRENE -1h23
Lee DANIELS - PRECIOUS - 1h49
Denis DERCOURT - DEMAIN DES L'AUBE - 1h36
Heitor DHALIA - À DERIVA - 1h43
Bahman GHOBADI - KASI AZ GORBEHAYE IRANI KHABAR NADAREH (On ne sait rien des chats persans) - 1h06
Ciro GUERRA - LOS VIAJES DEL VIENTO (Les Voyages Du Vent) - 1h57
Mia HANSEN-LOVE - LE PÈRE DE MES ENFANTS - 2h00
Hanno HÖFER, Razvan MARCULESCU, Cristian MUNGIU, Constantin POPESCU, Ioana URICARU:AMINTIRI DIN EPOCA DE AUR - 2h18
Nikolay KHOMERIKI - SKAZKA PRO TEMNOTU (Conte de l'obscurité)- 1h12
HIrokazu KORE-EDA - KUKI NINGYO - 2h05
Yorgos LANTHIMOS - KYNODONTAS (Dogtooth) - 1h34
Pavel LOUNGUINE - TZAR (Le Tsar) - 1h56
Raya MARTIN - INDEPENDENCIA - (Independence) - 1h17
Corneliu PORUMBOIU - POLITIST, ADJECTIV (Policier, Adjectif) - 1h55
Pen-Ek RATANARUANG - NANG MAI - 1h49
João Pedro RODRIGUES - MORRER COMO UM HOMEM (Mourir Comme Un Homme) - 2h13
Haim TABAKMAN - EYES WIDE OPEN - 1er film -1h31
Warwick THORNTON - SAMSON AND DELILAH - 1er film - 1h41
Jean VAN DE VELDE - THE SILENT ARMY - 1h32

HORS COMPETITION:

Alejandro AMENABAR - AGORA - 2h21
Terry GILLIAM - THE IMAGINARIUM OF DOCTOR PARNASSUS - (L'imaginarium du Docteur Parnassus) - 2h02
Robert GUÉDIGUIAN - L'ARMÉE DU CRIME - 2h19

SEANCES DE MINUIT :

Stéphane AUBIER, Vincent PATAR - A TOWN CALLED PANIC (Panique au village) -1er film - 1h16
Sam RAIMI - DRAG ME TO HELL (Jusqu'en enfer) - 1h39
Marina de VAN - NE TE RETOURNE PAS - 1h50 SEANCES SPECIALES : Anne AGHION - MY NEIGHBOR, MY KILLER (Mon voisin, mon tueur) - 1h20
Adolfo ALIX, JR., Raya MARTIN - MANILA -1h30
Souleymane CISSE - MIN YE (Dis moi qui tu es...) - 2h15
Michel GONDRY- L'EPINE DANS LE COEUR - 1h26
Zhao LIANG - PETITION (La Cour des plaignants) - 2h04
Eduardo VALENTE - NO MEU LUGAR - 1er film - 1h53
Keren YEDAYA - JAFFA - 2h25

Hommage à Fanny ArdantFanny ARDANT - CENDRES ET SANG - 1er film - 1h45
Lee Chang-Dong présente

Ounie LECOMTE - UNE VIE TOUTE NEUVE -1er film - 1h32

LES COURTS METRAGES EN COMPETITION

Mark ALBISTON, Louis SUTHERLAND - THE SIX DOLLAR FIFTY MAN -15? Nouvelle-ZélandeDaniel BORGMAN - LARSOG PETER-15? DanemarkAlex BRENDEMÜHL - RUMBO A PEOR-12? EspagneJochem DE VRIES - MISSEN-12? Pays-BasJean-Christophe LIE - L'HOMME A LA GORDINI-10? FranceGoran ODVORCIC - CIAO MAMA-10? CroatieLaila PAKALNINA - KLUSUMS-14? LettonieJoão SALAVIZA - ARENA-15? PortugalEmma SULLIVAN - AFTER TOMORROW-15? Royaume-Uni

OSS 117


OSS 117, double 1 7, Boeing 447 pour Rio, le nouvel homme cette fois est l'espion qui venait du froid, DuJardin, façon bebel, mais pas encore aussi magnifique. Mix entre l'homme de Rio et Rio ne répond plus, le pastiche de James Bond français vaut mieux tout de même que tous les Austin powers réuni. On lorgne sur y'a t-il un Dujardin pour sauver Rio, dans l'ensemble on rit, parfois on note la veulerie. Le super-héros pas super, le soin mis à la reproduction de l'ambiance, la qualité du pastiche, tout ceci fonctionne correctement. Pour une fois, le pop corn peut être de sortie, le film est principalement populaire, et a ce mérite, les grands Bebel (sans son chien) l'étaient. La comparaison ne va peut être pas plus loin. Un moment sympathique et finalement pas si criticable.

Coco avant Chanel d'Anne Fontaine


Il y a moins d'un an sortait La fille de Monaco -une manière, pour Anne Fontaine, de se faire la main avant d'attaquer un projet qui lui tenait à coeur, l'adaptation de L'irrégulière, d'Edmonde Charles Roux, retraçant le passé peu connu de Gabrielle Chanel.

Peu connu et pour cause : celle que l'on appelait Mademoiselle était avare de confidences et aimait à brouiller les pistes. Orpheline -mère morte et père abandonnique-, couseuse de rien du tout, chanteuse dans un "beuglant", presque cocotte, Gabrielle Chanel l'a pourtant été. Et le très chic surnom Coco n'est autre qu'au départ un prénom de chien pour chanson gouailleuse de cabaret.

2009 est décidément une année Chanel : un téléfilm avec Shirley Mac Laine retraçant sa vie sur France 2, le film de Fontaine, mais aussi un autre imminent de Jan Kounen avec Anna Mouglalis.


Dans Coco avant Chanel, Audrey Tautou donne corps de façon plus que crédible à celle que Colette appelait "le petit taureau noir" : recueillie par Balsan (Benoît Poelvorde), un gentleman farmer qui l'a repérée alors qu'elle chantonnait dans son café, elle amuse la galerie de son anti- conformisme déjà prononcé, avant de rencontrer l'homme qui comptera parmi tous : Boy Capel.

Ce dernier la révélera à elle-même, catalyseur du génie stylistique d'une figure capitale du monde moderne -oui.

Interprétation impeccable : Tautou faite pour le rôle, Poelvorde sur la corde du bouffon sensible et qui n'est jamais mieux que dans un film "sérieux", mais aussi Marie Gillain, plantureuse à souhait dans le rôle de la vraie-fausse soeur de Coco, Emmanuelle Devos en courtisane de renom. Quelques touches humoristiques singulières qui nous rappellent qu'on est bien chez Anne Fontaine. Les moyens sont là, peut être trop car la réalisatrice, qui excelle dans l'ambiguïté malaisante (Nettoyage à sec), croule sous une couche de gros moyens et d'un personnage -et quel personnage !- qui fut réellement. Cela se ressent notamment dans la musique par trop hollywoodienne qui accompagne le spectateur par la main. Ce film porte le label qualité et comblera, notamment par sa méticulosité à l'histoire de la femme et de son oeuvre de mode, quiconque s'y intéresse un peu. Les autres seront contentés par l'efficacité formelle de l'objet filmique et l'interprétation attachante -mention vraiment spéciale à Poelvorde. Les fans d'Anne Fontaine et de son style cru, larvé, sortiront en revanche un rien frustrés.

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